La tempête de verglas de 1998:
le ciel est tombé sur nos têtes!

Crésit: lerisquenaturel.weebly.com/exemple.html
2 janvier 2018, par Granny Smith Faits historiques

Entre le 4 et le 10 janvier 1998, le Québec vit une catastrophe naturelle exceptionnelle : trois tempêtes successives laissent jusqu’à 110 mm de verglas sur le sud de la province. Le réseau d’Hydro-Québec, bien que robuste et bien entretenu, subit des dommages sans précédent. La tempête de verglas de 1998 est l’une des plus grandes catastrophes naturelles dans l’histoire canadienne.

Le début d’un cauchemar

Dans la soirée du 4 janvier, la pluie verglaçante commence à tomber sur l'est de l'Ontario, le sud-ouest du Québec et les États américains frontaliers. Des pannes de courant isolées surviennent le 5 janvier, à mesure que la glace s'accumule sur les arbres et les lignes électriques. Le 6 janvier, près de 650 000 habitants de l'Ontario et du Québec n'ont plus de courant électrique.

Le lendemain, Montréal est touché à la suite de l'effondrement de plusieurs pylônes de la ligne passant par Drummondville. Les institutions privées et publiques ainsi que les commerces ferment leurs portes. Plus d'un million d'abonnés d'Hydro-Québec et des dizaines de milliers en Ontario sont sans électricité. Vu la durée des pluies verglaçantes, les gouvernements du Québec et de l'Ontario déclarent l'état d'urgence le 8 janvier.

Le Québec fait appel aux Forces armées canadiennes pour venir en aide aux agents d'interventions d'urgence sur le terrain. Le 9 janvier, 1,4 million d'abonnés du Québec sont sans électricité et une partie de la ville de Montréal n'est plus approvisionnée en eau parce que les stations de pompage ne sont plus alimentées en électricité. Le verglas atteint les provinces maritimes du Canada. Le 10 janvier, la moitié de la population du Québec est privée d'électricité. Le 11, Hydro-Québec estime à au moins deux semaines le temps nécessaire pour les réparations dans la région au sud de Montréal qui est la plus touchée. Le 12 janvier, c'est au tour de 4 000 abonnés du Nouveau-Brunswick de perdre le courant.

Le courant est rétabli à Montréal entre les 14 et 15 janvier, mais les activités au centre-ville sont limitées à cause des dangers inhérents à la glace accumulée. Les réparations des réseaux électriques, parfois temporaires, sont longues et difficiles. Ce n'est que le 6 février que le courant est rétabli pour les derniers abonnés.

Les conséquences

Les effets du phénomène se sont étendus bien au-delà de la période de pluie verglaçante, créant ce qui est communément appelé la crise du verglas alors que plus de quatre millions de personnes ont été laissées dans le noir pendant des périodes variant de quelques jours à cinq semaines:

  • 28 personnes sont mortes.
  • LA PRESSE CANADIENNE/JACQUES BOISSINOT
  • 900 000 foyers ont été privés d’électricité au Québec et 100 000 en Ontario.
  • 100 000 personnes ont dû se réfugier dans des centres d’hébergement.
  • Les compagnies aériennes et ferroviaires ont dû inciter les gens à éviter la région touchée.
  • 16 000 soldats ont été déployés pour aider au nettoyage et aux évacuations et pour assurer la sécurité.
  • Des millions de résidents des régions touchées ont dû vivre en transit, visitant leur famille pour se laver ou partager leur repas ou emménageant temporairement chez des amis ou dans un centre d'hébergement.
  • L'épisode prolongé de verglas a endommagé des millions d'arbres, 120 000 km de lignes électriques et de câbles téléphoniques et 130 pylônes majeurs de transport.
  • L’impact économique de la tempête de verglas est estimé à plus d’un milliard de dollars. 535 200 réclamations d’assurance ont été déposées à la suite de la tempête, pour un montant total de 790 millions de dollars de dommages aux maisons, automobiles et autres propriétés. 362 abris populaires sont installés pour les sinistrés.

Qu’est-ce que le verglas?

Le verglas est une accumulation de glace provenant du gel des gouttes de pluie ou de bruine au contact d'un objet dont la température se situe sous le point de congélation.

L’environnement et l’économie ont souffert des conditions météorologiques de la tempête de verglas de 1998 et les habitants des régions touchées par la crise du verglas en gardent encore le traumatisme.

Sources: