L'été des Indiens: les faits derrière la légende
L’automne est de retour... accompagné d’un temps plus frisquet. Parfois, une période de temps chaud et ensoleillé survient en octobre et au début de novembre. Ce phénomène météorologique s’appelle « l’été des Indiens ».
L’expression « été indien » n’est plus autant utilisée. C’est une question de sensibilité. Il y a d’autres expressions pour parler de redoux automnal, de période de douceur.
Il y a des signes qui permettent de savoir si c’est bel et bien l'été des indiens!
Même si une journée est un peu plus chaude que les autres, ça ne veut pas dire que l’été des Indiens est arrivé. Il existe des critères météo bien précis pour que l’on parle véritablement d’un été indien :
- Une période de beau temps qui survient après le premier gel d'automne.
- Les températures doivent être nettement au-dessus des normales (environ de 4 à 6 °C de plus).
- Le temps est généralement ensoleillé.
- Il y a peu ou pas de pluie (moins de 5 mm de pluie par jour).
- Les températures nocturnes sont près des normales.
- La période dure environ de trois à quatre jours.
Origine de l’expression
Elle est utilisée depuis plus de deux siècles. L’expression française est une traduction de « Indian Summer » qui a commencé à être utilisée en Pennsylvanie à la fin du 18e siècle. Elle aurait fait son apparition vers 1821 au Canada.
Pourquoi cette appellation?
L'appellation "des Indiens" vient du fait que les Amérindiens profitaient de ce temps doux et sans précipitations pour préparer leurs habitations en vue de la saison froide. Ces Indiens, avant de réintégrer leurs quartiers d'hiver, profitaient de ces derniers beaux jours pour terminer leurs récoltes et garnir leur wigwam de provisions. La température étant clémente, les journées étaient propices à la conservation du gibier accumulé. Comme ils vivaient au jour le jour, ils attendaient à la dernière minute pour aller à la chasse. Si, malheureusement, la période attendue de temps doux n'avait pas lieu, ils en étaient quittés pour un hiver de « vaches maigres ».
« Un terme qu’on n'a jamais utilisé, témoigne un grand chef »
Du côté des Premières Nations, le grand chef Alvin Fiddler, de la Nation Nishnawbe Aski, dans le Nord de l’Ontario, ne se dit pas personnellement touché.
Il note toutefois que c’est un terme qu’on n'a jamais utilisé dans notre communauté, dans notre culture, explique-t-il. Dans mon monde, dans ma culture, c’est quelque chose de nouveau, et certaines personnes le voient comme étant offensant, poursuit-il.
Il indique qu’il a toujours vécu avec six saisons : l’été (niibin), l’automne (tahgwaagin), l’hiver (pipoon) et le printemps (siigwan) ainsi que le dégel (minokaamiik). La fin octobre et le début novembre correspondraient au pichi-pipoon, c'est-à-dire les premiers gels et la période de piégeage, même si désormais le gel arrive plutôt en décembre.
L’été des Indiens n’arrive pas chaque année! Alors, surveillez vos thermomètres! Ce sera peut-être pour cet automne!
Sources: