Pongal: fête des moissons
Pongal est un festival de l’Inde du Sud qui célèbre les moissons et rend grâce aux éléments de la nature comme le soleil, la pluie et les animaux de labeur. Il a lieu chaque année à la mi-janvier, qui est le premier jour du mois Thai du calendrier tamoul. En Inde, où l’agriculture tient une place importante, le temps des moissons est un évènement majeur. On dit que cette fête apporte richesse et prospérité.
Signification et symbolisme de Pongal
« Pongal » signifie ‘faire déborder’. Lors de Pongal en effet, le riz est mis à bouillir et on le laisse déborder volontairement en signe de prospérité. À ce moment précis, les membres de la famille se rassemblent autour du pot et crient avec joie « Pongalo Pongal, Pongalo Pongal! »
« Pongal » a aussi donné son nom à un mets indien, sorte de pudding sucré ou salé que l’on sert lors de ce festival. Les ingrédients varient selon les régions. Dans sa forme sucrée, le riz est cuit dans du lait sucré au jaggery (sucre de palme). Pour la version salée, voir la recette en bas de page.
Symboliquement le riz Pongal est la combinaison des 5 éléments ou Pancha bhootha. Le riz représente la terre ou Bhumi. Le pudding est cuit dans l’eau (jalam); le pongal est cuit sur le feu (Agni ); le plat est traditionnellement cuit à l’air libre ce qui symbolise Vayu (l’air) et Akasham (l’éther).
Les célébrations
Avant la fête, les extérieurs des maisons ont été repeints et décorés de kolams (en Inde du Sud particulièrement), ces motifs géométriques dessinés à même le sol avec de la poudre de riz, enfin offrandes faites à Indra, roi des dieux et divinité des nuages et de la pluie.
Au cours du premier, Bhogi, les vieux tissus et vêtements sont jetés et brûlés, marquant le début d'une nouvelle vie. Cette première journée est célébrée en l’honneur d’Indra, le dieu de la pluie. Le deuxième jour, Perum ou Surya Pongal, on met à bouillir du riz avec du lait frais et de la mélasse ou du sucre brun, tôt le matin, en laissant le mélange déborder, ce qui explique le nom de la fête. Les gens préparent des en-cas et des desserts, se rendent visite l'un l'autre et échangent des vœux. Le troisième jour, Mattu Pongal, est destiné à rendre grâce aux vaches et aux buffles, car la légende dit que le bétail accepta d'aider l'homme à labourer les champs, à seule la condition d'être fêté et honoré une fois par an. Une preuve de dévotion est demandée, où l'on demande à des dévots de Shiva de maîtriser sa monture sauvage, à main nue et à leur risque et péril, le véhicule du dieu Shiva étant le taureau, pratique appelée Jallikattu. Le dernier jour, Kaanum Pongal — « kaanum » signifiant à voir — les jeunes gens se réunissaient sur les rives des rivières pour y chercher un futur conjoint, une pratique qui est tombée aujourd'hui en désuétude. Durant cette période les gens consomment de la canne à sucre et décorent leur maison avec des kolam.
Pour les Tamouls, Thaï est un mois de bon augure: suivant l’expression consacrée dans le Tamil Nadu, « l’arrivée du mois de Thaï pave la route à de nouvelles opportunités ».
Sources: